Madame Pinel, pour que vous compreniez ce qui se joue vraiment derrière la modification du statut d’auto entrepreneur, laissez-moi vous raconter mon histoire – parce que oui, derrière chaque entrepreneur, il y a un homme ou une femme et une vraie histoire de vie.
En 2010, j’ai 46 ans. Je viens de passer les onze dernières années de ma vie à élever mes trois enfants qui ont respectivement 11, 9 et 6 ans. Je l’ai fait avec bonheur, c’était un véritable choix librement consenti avec mon époux.
Parce que j’ai fait ce choix, j’ai presque perdu mon identité de citoyenne à part entière : je n’ai plus de carte vitale et d’assurance maladie (je suis couverte par celle de mon mari), je ne suis plus considérée comme maman en congé parental (j’ai dépassé le délai légalement alloué), je ne suis pas non plus demandeuse d’emploi (cela fait bien longtemps que je n’ai plus « droit » à aucune indemnité). En résumé, au regard de la société, je ne suis pas grand-chose.
Je décide de reprendre une activité, et le métier d’écrivain public s’impose naturellement à moi, qui réunit tout ce que j’aime : notre belle langue française mise au service de tous.
Je découvre le statut d’auto entrepreneur – créé en 2008 – et je décide de me lancer.
Mon chiffre d’affaires croît régulièrement, jusqu’à atteindre certainement en 2013, le double de celui de 2011. Je récupère grâce à ce statut, non seulement un vrai statut de « travailleuse », mais aussi ma propre assurance maladie, une carte vitale à mon nom, outre des droits à la retraite, mais surtout – SURTOUT, Madame Pinel, ma DIGNITE.
Pourquoi ? Parce que ce statut me permet aussi de ne pas avoir à choisir entre mes enfants et mon activité, entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle. En effet, ce statut est le seul qui me permette de travailler à temps partiel, puisque sur le principe du premier euro facturé = cotisation à verser, contrairement au système du forfait.
Alors, Madame Pinel, de femme à femme, que pensez-vous que je doive faire si vous maintenez vos projets concernant ce statut ?
Travailler plus pour gagner plus ? Ce n’était pourtant pas un argument porté par votre courant politique.
Aller m’inscrire à Pôle Emploi pour grossir les rangs des demandeurs d’emploi ?
Faire une demande de RSA pour devenir une assistée, alors que jamais je ne l’ai été durant toute ma vie professionnelle ?
Je vous le demande, Madame Pinel, de citoyenne à citoyenne, s’il vous plaît, ne bafouez pas ma dignité.
Laetitia
Bravo Magali !
C’est ce que nous souhaitons tous, conserver notre dignité, ce que l’on a construit durant ces années.
LE VAILLANT
BRAVO , on ne pouvait mieux exprimer la situation de très nombreuses femmes dites « au foyer » qui grâce à ce régime fiscal ont pu retrouver leur place dans la vie active, une dignité au sein de leur propre famille et une identité au regard des autres.
Je pense qu’il faut absolument que tous les autoentrepreneurs se mobilisent car avec une politique pareille nous allons à la catastrophe.
Bien cordialement.
Sylvie
Marie
Bravo. J’approuve complètement votre article. Bémol : Mme Pinel ne prendra pas la peine de vous répondre… malheureusement.
Bonne continuation.
Marie
K. Assistance Conseil
Bonsoir Magali,
J’en ai des frissons tant c’est si joliment écrit.
Tu racontes fort bien le choix de milliers de personnes qui travaillent (et oui et ils cotisent !), à leur rythme, selon leurs convictions et qui ont le choix de l’indépendance, qu’elle soit financière ou sociale.
Tout le monde ne souhaite pas se développer à la hauteur d’une société et chacun devrait être libre de choisir.
Laissons-nous entreprendre sans une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
Sur ces mots, longue dignité…
Katuscia
PS : je partage cet article.
Isabel Ysatis
J’adhère mais … stigmatiser les bénéficiaires du RSA en les considérant comme des « assistés ». venant d’un « acteur social », je trouve cela plutôt mal venu.
Certes tu n’as pas eu besoin d’aide durant toute ta vie et c’est tant mieux pour toi, tout le monde n’a pas eu ta chance . Il faut cesser ce type de préjugés et des stéréotypes !
Flo
Tout est dit ! et si bien dit…. la vérité, la réalité sont exprimées clairement dans ton article ! Bravo et merci pour nous tous AE ! j’espère que ton article sera lu et étudié par les principaux intéressés !
Magali Izard
Merci à toutes, c’est uni(e)s que nous réussirons à nous faire entendre, je pense 😉
Isabel, je pense que « stigmatiser » est un terme un peu fort. Si j’ai employé le mot « assistée », c’est dans le contexte de mon article, parce que, personnellement, il est hors de question de passer d’entrepreneuse à bénéficiaire de minima sociaux, c’est tout. Il ne faut pas tout mélanger… Je n’ai ni préjugé ni stéréotypes, c’est simplement l’impression que je ressentirais, MOI 😉
Rottino
Toutes mes félicitations Magali, ta lettre est tout simplement parfaite !
SEV C BUROTIC
Bravo Mag,
je crois avoir entendu que vous alliez toutes pouvoir garder votre dignité … et c’est tant mieux
Lukyronald
Bonjour Magali,
Je viens de prendre connaissance de votre lette qui s.adresse à madame Pinel, sa teneur est très explicite met je vous en félicite. Les femmes ont toujours fait bouger la société et vous avez raison d’ attirer son attention sur un sujet qui s’adresse à tout citoyen privé d’emploi qui cherche à s’en sortir dignement en créant une structure d’autoentreprise.
En ma qualité de Conseiller au service des entreprises je fais mon maximum pour aider ses petites entreprises. Il n’est pas question de changer leurs statuts pour l’instant : il faut seulement permettre à chaque auto entrepreneur de faire une formation en gestion et en informatique. C’est que je m’emploie à faire au quotidien afin de donner à chacun
Les outils nécessaires pour établir un business plan complet et objectif afin d’avoir plus de crédit auprès de leur partenaire financier.
J’espère sincèrement que vous serez entendue et vous souhaite bonne réussite dans votre entreprise.
Nathalie Poulet
Bonjour Magali,
Je découvre avec grand intérêt, cette lettre percutante et criante de vérité.
Tout est dit ! C’est une excellente initiative. Peut-être devrions-nous, toutes et tous, suivre cet exemple…
J’en termine avec un grand MERCI !
Nekkua
Bravo bel article
Marie-Hélène
J’avais adoré cet article à sa première lecture et je le trouve toujours aussi « vrai » et nécessaire aujourd’hui. Très beau témoignage Magali !