La maman de la petite fille était une grande lectrice, et dévorait les romans, les biographies… Son papa, lui, aimait apprendre dans les encyclopédies. Depuis toute petite, l’univers de la petite fille était rempli de livres, dont les plus précieux étaient disposés dans le grand meuble du salon ; des classiques, des romans, de belles encyclopédies, telles « Tout l’univers » avec sa grande et belle couverture rouge et dorée, ou « Le Million », avec ses cartes colorées et sa couverture bleu marine.
Quand ses parents lui demandèrent ce qu’elle souhaitait pour Noël, juste avant qu’elle ne fête ses dix ans, elle répondit : « Des livres, je voudrais plein de livres ! ». Et quel bonheur de découvrir, ce matin du 25 décembre, une pile de livres si haute que dans ses souvenirs, elle était presque aussi grande qu’elle !
La petite fille lisait, lisait, lisait… Elle était solitaire. Enfin, « solitaire », pas vraiment. Elle n’était jamais seule, voyageait à l’autre bout de la terre, enquêtait avec le Club des Cinq et Alice, pleurait avec le Petit Prince, riait, apprenait et comprenait le monde.
Elle grandissait, et avec elle grandissait l’amour des livres. Jamais un jour ne passa sans qu’elle ne lise, ne serait-ce que quelques minutes ; sur le chemin du collège, du lycée, en attendant son tour chez le dentiste ; elle lisait, concentrée, oubliant le monde autour d’elle, les larmes aux yeux quand le livre était triste, un sourire aux lèvres quand il était drôle.
La petite fille devint une jeune fille, s’inscrivit dans une bibliothèque, à un club de lecture, et continua à dévorer les livres, dans une soif inextinguible de savoir et d’émotions, une sorte de nourriture indispensable à sa vie. Jamais elle ne quittait son chez elle sans un livre.
Son rêve ? Devenir bibliothécaire, ou libraire, pour pouvoir continuer à se nourrir de livres.
La jeune fille devint une femme, la vie et les opportunités en décidèrent autrement ; elle devint assistante, presque par hasard. Puis, d’autres choix de vie la menèrent doucement vers l’écrit, la correction, la reformulation – et quel plaisir jubilatoire de trouver le mot exact, l’expression adéquate.
La femme devint mère et essaya de transmettre cet amour des livres à ses enfants. Mais celui-ci ne se décrète pas, il se vit. Parmi ses trois enfants, seule sa fille lisait… Cela ne se commande pas. Cependant, elle leur apprit « le bon mot au bon endroit », c’était même une plaisanterie familiale, chacun rappelant l’autre gentiment à l’ordre.
La vie s’écoulait, paisible, la femme entourée désormais de ses enfants, de son époux, de ses livres, quand, un jour, une amie lui souffla la merveilleuse idée d’écrire pour les autres, non pas en devenant une auteure célèbre, mais plus modestement en prêtant sa plume et ses mots à ceux qui la sollicitaient.
Et un jour pluvieux de décembre, après avoir longtemps rêvé, une évidence se fit jour : elle allait créer sa propre bouquinerie, partager sa passion avec d’autres lecteurs, amoureux des livres comme elle.
Vous l’avez bien évidemment compris, cette petite fille, c’est moi, et ce projet est le mien. Je crois qu’il était enfoui bien au chaud, tout au fond de moi depuis des années.
Il est temps désormais de le faire vivre, et je vous convie à partager avec moi cette grande aventure.
(En aparté, petit clin d’œil à Denis Gentile dont les jolis mots sur le rêve ont été, je crois, le révélateur).
christelle
Magnifique récit, je me reconnais aussi dans la petite fille qui lisait tout le temps et partout….bonne chance pour ce nouveau projet
Alexandra
Magali,
Merci pour ce bel article, superbement écrit, un vrai plaisir !
Et que de souvenirs … ! Je suis moi aussi une fervente lectrice et une amoureuse des livres depuis l’enfance, grâce à ma mère, qui a partagé son amour des livres et de la lecture avec moi ! Nous allions à la bibliothèque tous les mercredis, j’adorais !
Je te souhaite pleine réussite dans ce projet !
Alexandra
Marie-Hélène
Tes rêve sont si proches des miens que ça en devient inquiétant 😉
Je te souhaite de te réaliser dans ce projet.
Partager autour des livres fait partie des plus jolies choses de la vie.
Alors avoir un endroit dans lequel on peut le faire en toute liberté avec chaleur et rires, c’est le paradis !
Tu as raison Mag, il faut s’accrocher à ses rêves …
catherine
Vivement la pendaison de crémaillère… Que l’on s’y retrouve toutes… Sans oublier le verre de blanquette bien sûr !! 😉
Finalement, ce que l’ona vécu enfant au travers de nos lectures nous a conditionné dans le papier 😉 l’écriture. Moi aussi j’étais fan du Club des cinq ! Tout comme toi, j’étais une lectrice gloutonne.
C’est formidable de transmettre cet amour.
Katuscia
Ton bonheur de réaliser ce projet me rend si heureuse car tu es une professionnelle de l’écrit formidable alliant relation humaine et amour des mots.
Plus petite, j’adorais les livres et je me rêvais écrivain. Aujourd’hui, ce serait difficile d’écrire un roman car je suis « formatée » par les écrits professionnels…
L’un de mes plus jolis cadeaux fut un dictionnaire offert par mon papa à Pâques.
Un beau projet pour une belle personne 🙂
Vivement les nouvelles !
Magali Izard
Mille mercis pour vos si gentils commentaires <3 Je pleure tout de suite ou j'attends un peu ? ^_^
Katuscia
attends un peu …
Ida
Bravo Magali pour ce beau projet, plutôt que de rêver ta vie, tu as décidé de vivre ton rêve !
Je te souhaite plein de belles choses et de belles rencontres à travers ce projet.
Marie-Alexandra
Tu es à la bonne place, avec le mot juste.
Bravo d’avoir pu garder au chaud ton rêve et de l’avoir préservé.
Nancy Freyermuth
Bonsoir Magali,
Merci pour ce joli article et ce beau projet je suis une fille de bouquiniste, et de bouquinerie. J’adore ton projet et on a tous un lien particulier avec les livres.
Ton projet était là au fond de toi à attendre le bon moment pour surgir et te pousser à agir. Le moment est venu semble-t-il et j’ai hâte de voir grandir ce projet et t’épanouir à travers lui.
ln
Bravo d’aller au boutttttttttt de tes rêves!!!!! Magnifique texte !!! j’aime cette petite fille et cette femme !!!!
Jeannick
Juste un mot : beau !!!
morgane
Eh bien, je vois que tu es un peu moi et vice-versa. Et que je ne suis pas la seule !