Pour faire suite à l’article qui vous annonçait mon saut dans le vide (comprendre : ma participation à un concours de nouvelles), on dirait bien que j’y ai pris goût…
Mon amie Mary, du blog la fille aux baskets roses, m’a récemment sollicitée parmi d’autres pour écrire un texte sur le thème imposé de « Elle court ». Voici donc ce que lui ai proposé, tentant pour la première fois de m’immerger dans un monde différent.
Elle court.
Elle halète un peu, mais sait qu’elle va bientôt trouver son rythme.Elle les entend derrière elle. Ils sont au moins deux. Certainement pas animés des meilleures intentions…
Sa foulée est longue, souple. Bonne idée d’avoir chaussé ses nouvelles New Balance en fin d’après-midi ! Comme si elle avait senti qu’il se passerait quelque chose aujourd’hui. Elle sourit. Elle n’a pas peur, elle a confiance en ses capacités.Elle repasse le film dans sa tête. Quand elle est entrée dans ce bar, tout à l’heure, elle n’avait qu’une idée en tête : boire un verre, tranquillement, en solitaire. Et, c’est vrai, en profiter pour commencer à s’immerger dans sa nouvelle mission, en obtenant peut-être quelques renseignements sur Lui. Le nouveau, celui qui allait devenir son partenaire dans exactement dix jours. Elle aime savoir avec qui elle travaille. Sur qui elle peut compter – ou pas…
La méfiance est sa deuxième nature, et lui a sauvé la vie plusieurs fois déjà. On n’exerce pas ce métier sans filet…
L’air du soir est iodé, frais juste ce qu’il faut. Elle continue à courir, évitant les flaques huileuses du port, slalomant entre les containers.
Elle les entend au loin souffler, râler et se motiver. Peu de risques qu’ils la rattrapent. Et quand bien même… Elle effleure son flanc droit. Il est là, lourd, solide. Son arme préférée : un Sig Sauer qu’elle maîtrise parfaitement. L’utiliser ne lui poserait aucun problème en cas de danger. Elle en a le droit. Mais elle préfèrerait tout de même éviter.
Elle sourit légèrement. Se remémore la scène. Alors qu’elle savourait tranquillement sa Black Label, en provenance directe d’Afrique du Sud, le blond a commencé à devenir insistant. Plutôt bien fait de sa personne, sec et musclé, mais de petits yeux enfoncés au regard un peu vide. Jetant un œil sur son comparse (sûrement deux marins russes en escale), il a posé sa main sur son bras. Le geste de trop. Elle déteste être touchée par un inconnu, c’est viscéral chez elle. Sa réaction a été instinctive, elle a pris son bras et le lui a plaqué immédiatement derrière le dos, sans provocation, juste pour lui faire comprendre son refus. Son collègue s’est esclaffé et le premier n’a pas supporté. Il a voulu montrer de quoi il était capable… Sans savoir à qui il avait affaire. Un enchaînement de différentes prises d’arts martiaux combinés et il était à terre, vexé, frustré et un peu sonné… L’autre s’est approché. Elle a préféré s’enfuir. Non qu’elle ait eu peur, mais pour des raisons évidentes de discrétion.
Elle revient au présent. Ils gagnent du terrain… Elle sent leur souffle tout près….
Et soudain, un cri fuse… « Claraaaaaaaaaa ! Éteints cette fichue console et viens à table ! »
FIN
Alexandra
Bravo Magali pour ce récit ! J’adore la fin !